C’est l’histoire d’un drôle de village dans le Cantal. Pleaux, 1 500 habitants, marque les esprits par sa capacité à attirer des startups malgré son isolement géographique (Photo / Crédit : Geneviève Colonna d’Istria).
Comme beaucoup de communes rurales du Cantal, ce village de 1 480 habitants, perché à 600 m d’altitude, se trouve à l’écart des grands axes. Mauriac, la ville la plus proche, est à 20 minutes et Clermont-Ferrand à deux heures de route. Depuis peu, la petite cité médiévale réussit quand même à attirer de nouveaux habitants et surtout des entreprises. Sa botte secrète ? La fibre ! Là où certaines villes moyennes de France attendent toujours d’être raccordées à l’Internet très haut débit, le département du Cantal, parmi les plus ruraux de France, a compris il y a longtemps qu’il jouait là son avenir.
« Une centaine de nouveaux habitants »
« Au cours de ces deux dernières années, nous avons enregistré l’arrivée d’une centaine de nouveaux habitants ! Et pas seulement des retraités qui reviennent au pays. Des jeunes couples avec des enfants et une activité professionnelle souvent à valeur ajoutée. L’école a ouvert une quatrième classe à la rentrée dernière », se réjouit David Peyral, 47 ans, élu maire en 2020, lui-même éditeur de logiciels.
Parmi les plus étonnantes startups récemment installées, celle de Louise Fleischer, 29 ans, est de loin la plus incroyable de toutes ! Diplômée de Polytechnique, cette brillante chercheuse vient de passer trois ans dans une startup sur le prestigieux campus de Stanford, en Californie. Il y a quelques mois, la jeune femme décide de « prendre du recul pour réfléchir à son avenir ».
Faire pousser des arbres sur la lune
« Je connaissais Pleaux car je passais toutes mes vacances ici quand j’étais petite, chez ma grand-mère », sourit la chercheuse. Aujourd’hui, elle vient d’y installer son propre laboratoire -The Spring Institute for Forests on the Moon – dont l’objectif est de faire pousser des arbres sur la Lune ! Depuis Pleaux, elle travaille avec des chercheurs du monde entier et même la Nasa. « On est en train de concevoir un Cubesat terrarium, c’est-à-dire un petit satellite qui va contenir une plante, pour aller dans l’espace. Le but final est de trouver comment les arbres peuvent se développer dans l’espace et plus tard sur la lune », sourit la brillante chercheuse qui a toujours rêvé d’être astronaute. « Que je sois à Pleaux ou à l’autre bout du monde, cela ne change rien, du moment que j’ai une bonne connexion internet pour échanger avec mes confrères dans le monde entier ».
Bien sûr, les recherches prendront des années, mais déjà une dizaine de nationalités planche avec Louise sur ce projet futuriste. S’il aboutit un jour, on pourra dire qu’il a pris racine, ici, à Pleaux, dans le Cantal.
Geneviève Colonna d’Istria