En 2024, Hermès ouvrira un nouvel atelier de maroquinerie à Riom. Il s’agira du vingt-deuxième site de production en France de la célèbre marque de luxe et du deuxième dans le Puy-de-Dôme (Photo / ROMAIN GHOMARY/ TRACKS architectes).
Tout le monde l’appelle la « Manu ». L’ancien bâtiment de la Manufacture des tabacs à Riom, emblème d’un passé industriel révolu, va renaître de ses cendres, sous le plus beau des projets. Hermès ouvrira en lieu et place son tout dernier atelier de confection français en 2024, et accueillera, à terme, 250 artisans formés aux savoir-faire d’excellence de la maison. La maroquinerie de Riom deviendra donc le deuxième site du pôle auvergnat d’Hermès Maroquinerie Sellerie après l’inauguration de l’unité de production de Sayat, en 2004. Hermès renforce ainsi son ancrage au pays des volcans et son engagement pour l’emploi et la formation à des métiers d’excellence.
« Une démarche écoresponsable »
« La proximité des deux manufactures du Puy-de-Dôme favorise la transmission entre artisans de la culture du métier de sellier-maroquinier et l’apprentissage des savoir-faire uniques d’Hermès nécessaires à la fabrication des sacs et objets de maroquinerie », décrypte le célèbre maroquinier français.
Situé dans l’ancienne Manufacture des tabacs, édifiée dans les années 1900 et inscrite aux Monuments historiques depuis 2004, le projet architectural de la maroquinerie privilégie la reconversion d’un ancien site industriel. « Il répond à la démarche écoresponsable de la maison qui vise à limiter très fortement l’artificialisation des surfaces, à choisir des entreprises partenaires locales et à sourcer et utiliser des matériaux durables pour la rénovation », ajoute la direction du groupe.
500 emplois dans le Puy-de-Dôme
L’inscription dans un bâtiment existant invite à composer et à mettre en valeur le patrimoine faisant partie intégrante de l’histoire de la ville et à préserver la mémoire collective. Dessinée par le cabinet d’architectes Tracks-Architectes, la future maroquinerie, d’une superficie de plus de 7 000 m², portera les ambitions environnementales du groupe Hermès et viendra renforcer sa stratégie de maillage régional. Pour le président de Riom Limagne et Volcans, Frédéric Bonnichon, « quand une entreprise s’implante et crée plusieurs centaines d’emplois, c’est une fierté pour notre territoire. Ce bâtiment était fermé depuis 20 ans. Nous l’avons racheté et revendu. C’est une opération blanche du point de vue financier et tout bénéfice pour notre image ».
Avec le site de Sayat, Hermès emploiera dans le Puy-de-Dôme, quelque 500 personnes à horizon 2024.
Geneviève Colonna d’Istria
La maroquinerie luxe, un filon en or pour l’Auvergne
Le luxe représente en Auvergne une filière d’excellence pourvoyeuse de très nombreux emplois hautement qualifiés. Ainsi à Saint-Pourçain-sur-Sioule (Allier), Louis Vuitton a inauguré un troisième atelier de confection de 6 426 m² en 2020. Un investissement de 10 millions d’euros avec, à la clé, la création de 250 emplois. Au total, Vuitton compte un millier d’emplois sur le bassin saint-pourcinois, où est implantée la marque depuis les années 1980. Le maroquinier Pierre-Cotte, sous-traitant pour Hermès est, lui, installé à Lezoux (Puy-de-Dôme, 345 salariés) et à Chaspuzac (Haute-Loire, 265 salariés). Le groupe de luxe français Hermès, est également présent au Puy-en-Velay (Haute-Loire) depuis son rachat en 2015 des Tanneries du Puy. Sofama (800 salariés), autre spécialiste de la maroquinerie de luxe, qui compte des sites de fabrication à Espinasse-Vozelle (Allier) et Yssingeaux (Haute-Loire). Sans oublier Fleurus (300 salariés en Auvergne) est présent à Saint-Flour et Bellerive.
GCI