Depuis plus de quarante ans, le festival du court métrage de Clermont-Ferrand règne en maître absolu sur la discipline. Deuxième festival de cinéma après Cannes, Clermont est devenu au fil du temps un incubateur de talents. Zoom arrière.
Alors que le 75e Festival International du Film de Cannes bat son plein (jusqu’au 28 mai), la Croisette voit défiler une fois de plus de nombreux talents passés par la capitale auvergnate. Réalisateurs, acteurs, metteurs en scène, ils sont nombreux à avoir débuté leur carrière salle Jean-Cocteau, à la Maison de la Culture ! De Cédric Klapisch qui remporte le prix du jury en 1987 pour In Transit (prix qu’il remportera également en 1990), à Jean-Pierre Jeunet reconnu par le jury du festival dès 1983, en passant par Patrick Bouchitey, François Ozon. Sans oublier le célèbre duo Olivier Nakache et Éric Toledano, (réalisateurs d’Intouchables), venus présenter Les Petits Souliers en 2000 ; Mathieu Amalric, Benoît Délepine, et plus récemment Léa Drucker… Les plus grands noms du cinéma français ont bien souvent fait leurs premiers pas à Clermont.
« Défendre la jeune garde du 7e art »
Chefs-d’œuvre de l’animation, comédies, réalités contemporaines, films de genre, travaux de fin d’études des meilleures écoles du monde, documentaires : le court métrage se dévoile dans toute sa richesse et sa diversité en Auvergne et au cœur de l’hiver. « Le festival international du court métrage de Clermont-Ferrand est la plus importante manifestation cinématographique mondiale consacrée au court métrage », analyse l’association organisatrice Sauve qui peut le court métrage a, depuis maintenant plus de 40 ans, à cœur de défendre la jeune garde du 7e art. « Nous sommes fiers de savoir qu’autant de talents sont passés par Clermont-Ferrand ».
Cannes agit ainsi comme un révélateur de talents. Cette année encore, la Croisette regorge de grands noms passés par la capitale mondiale du « court ». À commencer par les membres du jury officiel pour la compétition long métrage qui sera composé de neuf personnalités du cinéma contemporain.
En lice pour la Palme d’or
Parmi eux, deux membres du jury passés par les couloirs de la Maison de la culture clermontoise. Le réalisateur et scénariste norvégien Joachim Trier qui a vu deux de ses courts métrages diffusés au festival de Clermont-Ferrand. « Still » était en compétition labo en 2002, et son film Procter était diffusé dans le cadre de la rétro Norvège en 2005 », se souvient l’équipe du festival. Autre nom que l’on a pu croiser dans le catalogue du cru 2022 à Cannes : le réalisateur, scénariste, acteur et producteur, qui avait fait un passage remarqué à Clermont-Ferrand, Ladj Ly, venu présenté son court métrage Les Misérables. Il avait alors reçu le prix CANAL+.
Ce jury aura la lourde tâche de déterminer lequel des neuf courts métrages sélectionnés recevra la Palme d’Or 2022, et il devra également décerner les trois prix de La Cinef (parmi 16 courts métrages). Dans ce jury, deux noms ressortent, passés par les « tuyaux clermontois » : Felix Moati et Monia Chokri, actrice iconique de Xavier Dolan, saluée en 2014 à Clermont-Ferrand.
Enfin, Claire Denis, habituée du festival de Cannes, est en compétition pour la Palme d’Or, avec son film Stars at Noon. « De nombreux courts métrages de cette réalisatrice ont été diffusés dans diverses catégories lors du festival du court métrage : 15 mai en 2001, Faites Monter en 2004, Keep it for yourself en 2008 ou encore Vers Nancy lors de l’ouverture du festival en 2019. Elle était membre du jury labo en 2019, aux côtés de Bruno Nuytten et de Jenn Nkiru », se souvient-on du côté du festival clermontois.
À ses côtés Ali Abbasi avec son long métrage Holy Spider. Son court Frozen était en compétition internationale en 2010 à Clermont-Ferrand. Arnaud Desplechin, qui présente Frère et Sœur à Cannes, avait un court métrage en compétition nationale en 1991 : La Vie des morts. Et Park Chan-Wook en compétition à Cannes avec Haeojil Gyeolsim, qui avait un film en compétition labo il y a tout juste 10 ans : Night Fishing.
Quand on vous dit que Clermont-Ferrand est un révélateur de talents !
Geneviève Colonna d’Istria
Tournages en Auvergne : un casting de luxe !
L’Actualité ciné est toujours aussi riche en Auvergne. À commencer par le tournage à Besse (Puy-de-Dôme) du dernier épisode du téléfilm « La Doc et le Véto », avec dans les rôles principaux Michel Cymes et Dounia Coesens. Le prochain long métrage de Jérémie Clapin se tournera également dans le Puy-de-Dôme. En mai, sortait au cinéma « Les Folies Fermières », un film de Jean-Pierre Améris tourné dans le Cantal avec à l’affiche Sabrina Ouazani, Michèle Bernier, Alban Ivanov, Guy Marchand, Moussa Maaskri et Bérengère Krief (Excusez du peu !). Deux ans après Loulou, Fanny Sidney dirige Marie Lelong et Louise Massin dans une nouvelle série irrésistible aux airs de faux documentaire baptisée « La brigade Mobile ». Sept épisodes diffusés sur Arte, tournés en Haute-Loire, et produits par La Onda Productions et Mother Production avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Enfin, dernière pépite au compteur, le long métrage « Petite Fleur », tourné à Clermont-Ferrand par réalisateur Argentin Santiago Mitre, avec Melvil Poupaud et Sergi Lopez dans les premiers rôles. Un thriller détonnant qui sera présenté au cinéma Les Ambiances le 31 mai 2022 en présence de Melvil Poupoud.