La société d’Ennery, créée en 1946 à Saint-Germain-Laprade (Haute-Loire), est l’une des trois dernières entreprises en France à produire des textiles matelassés 100% français (Photo : D’Ennery).
Des palaces parisiens aux riches palais des princes, la Maison d’Ennery s’est taillée une réputation internationale dans son domaine. En digne héritière de la fabrication textile française, l’atelier de confection auvergnat s’applique depuis plus de 70 ans à fournir une large gamme de produits matelassés 100% made in France. Housses de canapé, couettes, dessus-de-lit, plaids, têtes de lit et même tentures murales piquées, D’Ennery a plus d’une corde à son arc. « De la pièce unique à la série, nos employés sont formés aux différentes techniques de couture. Nous nous chargeons de tout de A à Z ! Le savoir-faire authentique de notre entreprise a d’ailleurs été récompensé par le label d’Etat Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV). Nous réalisons sur-mesure des produits répondant à chaque besoin et à chaque demande dans le respect d’une qualité irréprochable. Du matelassage pour la décoration au piquage de différentes matières pour la protection ou l’isolation », s’enthousiasme le gérant Geoffroy Millet.
En mode haute couture
Après avoir conquis ses lettres de noblesse auprès des plus grands hôtels et restaurants de la planète, d’Ennery s’est diversifié depuis deux ans dans la mode. « Un secteur très porteur », selon le gérant. Après l’aménagement de la boutique Chanel, inspirée des losanges matelassés de l’iconique marque parisienne, d’Ennery a séduit d’autres grands noms du secteur. Aujourd’hui, les ateliers auvergnats confectionnent pour Courrèges, Givenchy ou encore Hermès. « Cette diversification nous a apporté un nouveau volume d’affaires qui a permis à notre activité de progresser de 15% », constate Geoffroy Millet.
D’Ennery rayonne aujourd’hui sur des secteurs de plus en plus diversifiés, allant de l’hôtellerie-restauration à l’ameublement, en passant par le bâtiment, les collectivités, la déco ou la haute couture. « Ce sont des métiers historiques que nous ne sommes plus que trois à maîtriser en France », souligne fièrement la direction de l’entreprise qui emploie une douzaine de salariés et quelques couturières indépendantes.
Couettes connectées
Mais le confectionneur peut aussi surprendre dans des domaines plus inattendus comme le médical avec la création d’une couette connectée développée avec le CHU de Clermont-Ferrand. Dotée de capteurs électroniques, elle est capable d’analyser la qualité du sommeil des patients. « Nous produisons également depuis quelques années des cartes marines ou IGN enduites transformées en nappes ou en tableaux ! poursuit Geoffrey Millet. Dans nos métiers, il faut savoir se montrer imaginatifs, capables de s’adapter aux tendances et aux marchés ».
Geneviève Colonna d’Istria