Comment être un industriel et prospérer dans le Cantal ? En implantant une nouvelle usine ultra moderne à Ytrac, le groupe Euro Investissement prouve que l’équation est possible.
Depuis trente ans, Europe service -filiale du groupe familial Euro Investissement- règne en maître sur le marché des véhicules et accessoires d’entretien des voiries. Derrière cette success story, les Lafon père et fils, amoureux fous de leurs montagnes cantaliennes et businessmen avisés. C’est ainsi qu’Aurélien, patron du groupe, vient tout juste d’inaugurer une nouvelle unité de production baptisée Autec près d’Aurillac, à Ytrac. Une usine 4.0 aux pays des vaches salers qui ne passe pas inaperçue.
Le bâtiment de 14 000 m² s’étend sur un terrain de 8 hectares. Il s’agit du troisième site de production du groupe, dont l’investissement s’élève à 19 millions d’euros. 45 nouveaux emplois ont été créés qui viennent s’ajouter aux 350 déjà existants. « Nous prouvons qu’il est encore possible d’entreprendre, d’embaucher et d’investir dans les domaines de l’industrie, y compris dans nos campagnes, s’enorgueillit Aurélien Lafon. Nous prouvons également qu’il est possible de produire des éléments de qualité à des tarifs compétitifs ».
Doubler rapidement la production
Euro Investissement (130 millions d’euros de chiffre d’affaires) produit via sa filiale Europe Service environ un millier d’engins par an, comme les chasse-neige, lames, étraves, stations de saumure, laveuses de voirie, épandeuses de lait de chaux. Ses clients ? Des communes, communautés de communes, conseils départementaux, mais également des sociétés d’autoroutes, aéroports et plus récemment l’armée. « Avec Autec, nous prévoyons de doubler notre production d’ici 2 à 3 ans, sachant que l’usine est formatée pour tripler nos volumes », indique Aurélien Lafon.
Outre sa production traditionnelle, Autec prévoit – et c’est nouveau – des prestations de sous-traitance pour divers secteurs. La nouvelle unité indépendante, robotisée et automatisée va proposer une vaste gamme de services et produits : études de projets, découpes laser et plasma, pliage robotisé, usinage, soudure robotisée, passivation de l’Inox, grenaillage ou encore thermolaquage.
Enfin, pas question de négliger le bilan carbone ! Sur le toit du bâtiment, le système photovoltaïque alimentera l’installation en électricité verte, le système de chauffage et les fours de cuisson sont hybrides et les cabines de lavage et de traitement recyclent les eaux sans aucun rejet à l’extérieur tout en diminuant leur consommation de 95 %. « Nous espérons assurer une production neutre en CO2 ».
Geneviève Colonna d’Istria