Le 1er mars 1924, un petit paysan de 17 ans fait par hasard une étrange et incroyable découverte. Le mystère de Glozel est né. Un siècle plus tard, il reste entier. Jean-Claude Fradin se bat toujours pour faire reconnaître les découverte de son père (Photo / Geneviève Colonna d’Istria).
Glozel. Ce hameau de Ferrières-sur-Sichon (Allier) au cœur de la Montagne Bourbonnaise, n’aurait sans doute jamais connu aucune gloire si la découverte d’un certain Émile Fradin n’avait défrayé la chronique. Le 1er mars 1924, alors que ce jeune agriculteur de 17 ans s’active avec son grand-père à défricher un champ, il découvre par hasard une cavité qui l’intrigue aussitôt. À l’intérieur s’entassent des poteries, tablettes gravées d’écritures mystérieuses, des ossements humains et autres objets d’une richesse inattendue.
Cette trouvaille marque le début d’un siècle d’agitation et de controverses, plongeant Glozel au cœur de l’une des plus grandes énigmes de l’archéologie française. Les découvertes exhumées – plus de 2 500 au total – font aussitôt l’objet de débats acharnés quant à leur authenticité et leur datation. Pour certains, ils bousculent les vérités historiques représentant une preuve inestimable de l’existence d’une civilisation ancienne jusqu’alors inconnue. Pour d’autres, il s’agirait d’une mystification… Les fouilles menées par Antonin Morlet, médecin vichyssois passionné d’archéologie permettent de rassembler parmi tous les objets certaines pièces qui semblent dater du néolithique ancien et du magdalénien tardif. Que font-ils ici au cœur de l’Auvergne ?
Un an de célébrations
Malgré les controverses, Glozel se forge une place dans l’histoire de l’archéologie, attirant chercheurs et curieux entre les années 1920 et 1930. Pour les descendants d’Émile Fradin, Glozel n’a pas encore livré tous ses secrets. « La version officielle fait fi de ce que peuvent dire certains chercheurs », souligne Jean-Claude Fradin, le fils du découvreur qui préfère parler « d’énigme » plutôt que de « mystère ». Force est de constater que les secrets des découvertes archéologiques de Glozel n’ont pas été tous levés. Un siècle après sa mise au jour, le site garde une grande part de mystère.
Pour célébrer le centenaire de la découverte de Glozel, la famille Fradin, en collaboration avec Vichy Communauté, la commune de Ferrières-sur-Sichon, la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes et diverses associations locales, ont élaboré un programme de célébrations étendu sur toute l’année 2024. « L’objectif est de transformer le centenaire de Glozel en un moment culturel et festif majeur, sans susciter de polémiques, en reconnaissant la place significative de Glozel dans le panorama de l’archéologie française », souligne Vichy Communauté. Glozel n’a pas fini de susciter la curiosité.
Geneviève Colonna d’Istria
Demandez le programme du centenaire
Du 10 au 28 juin : accueil des scolaires au musée de Glozel, avec des activités éducatives visant à sensibiliser les nouvelles générations à l’importance de l’archéologie et du patrimoine.
Samedi 6 et dimanche 7 juillet : plongeon dans la mémoire de Glozel. Sur les deux jours à Glozel de 10h à 18H Visite du musée au tarif réduit spécial centenaire de 3€ avec accès exceptionnel au champ des morts (site des fouilles archéologiques) – attention fort dénivelé sur 500 mètres. Vente de livres avec dédicace, stand de goodies, exposition de voitures anciennes devant le Musée… Présence du Syndicat Mixte des Monts de la Madeleine et Vichy Destinations autour des sites mystères et la découverte du grimoire.
Samedi 21 et dimanche 22 septembre : Glozel et les Journées Européennes du Patrimoine Visite du musée à tarif réduit. Exposition photographique à la mairie de Vichy sur l’histoire et l’héritage de Glozel. Cette exposition, sera ensuite proposée dans divers lieux tels que les bureaux de l’office de tourisme ou la maison du Sichon permettant une large diffusion de la connaissance du site archéologique.
De mai à décembre, ces festivités représentent une opportunité exceptionnelle de redécouvrir ce mystère historique, d’examiner son impact actuel et de réfléchir aux perspectives futures de l’archéologie, le tout dans une ambiance ouverte et constructive destinée à un large public.
Information et réservations au 04 70 41 12 96