Depuis l’ouverture en 2018, le centre d’art Le Doyenné, à Brioude, en Haute Loire, a déjà accueilli 200 000 visiteurs. Une nouvelle exposition de prestige consacrée à l’œuvre de Hans Hartung ouvrira ses portes du 5 juillet au 13 octobre.
Après Marc Chagall, Joan Miró, Nicolas de Staël, Pablo Picasso et plus récemment Ernest Pignon-Ernest, le magnifique centre d’art contemporain de Brioude s’apprête à accueillir en son sein, une rétrospective de l’œuvre immense de Hans Hartung. À travers l’exposition « Une liberté salutaire », une soixantaine de dessins, peintures et céramiques seront présentés au public du 5 juillet au 13 octobre. L’occasion exceptionnelle de découvrir (ou redécouvrir) cet artiste avant-gardiste à la production éclectique.
« La naissance de l’abstraction »
Né le 21 septembre 1904 à Leipzig, Hans Hartung a traversé le XXe siècle et ses fracas, avant de s’éteindre le 7 décembre 1989, à Antibes, en France, son pays d’adoption. L’artiste s’est imposé comme le maître de « l’abstraction lyrique », inspiré par les multiples épreuves endurées. Les persécutions nazies, les geôles franquistes, l’amputation d’une jambe au cours de la Seconde guerre mondiale, l’exil inspirent Hartung dans sa créativité souvent sombre, ainsi que son amour infini pour sa femme Anna-Eva Bergman. « Il expérimente dès 1922 des productions artistiques à base de taches informelles, aléatoires, faites à l’encre ou à l’aquarelle sur papier. Cette pratique marque chez lui la naissance de l’abstraction », rappelle la Fondation Hartung-Bergmann.
Les années cinquante sont couronnées d’une gloire naissante. Les succès commencent à arriver, en France, mais aussi en Allemagne et aux États-Unis. Survient alors le temps de la reconnaissance mondiale. Hartung est lauréat du Grand Prix international de peinture lors de la Biennale de Venise de 1960. Le peintre est invité partout, des États-Unis au Japon. Les plus grandes galeries se l’arrachent.
Une œuvre multidimensionnelle
« Mes éclairs enfantins ont eu, j’en suis sûr, une influence sur mon développement artistique, sur ma manière de peindre. Ils m’ont donné le sens de la vitesse du trait, l’envie de saisir par le crayon ou le pinceau l’instantané, ils m’ont fait connaître l’urgence de la spontanéité. Il y a souvent, dans mes tableaux, des lignes zigzaguées, brisées, qui courent et traversent mes toiles comme elles le faisaient sur mes livres des éclairs », analysait-il.
Mort en 1989, quelques jours seulement après la chute du mur de Berlin, Hartung laisse derrière lui une œuvre pléthorique et multi-dimensionnelle. « Au fond, cette exposition rend compte de ce trajet vers l’excès et le lâcher-prise du geste, depuis la jeunesse jusqu’à la mort, décrypte Jean-Louis Prat, Commissaire de l’exposition qui a très bien connu le peintre. L’existence de Hartung est elle-même d’une intensité extraordinaire, parce qu’elle est faite de drames nombreux et de succès lumineux. Il s’agit donc d’une rétrospective, la première depuis celle de 2019 à Paris, et elle déploie parmi la soixantaine de toiles et de papiers, quelques-uns des chefs-d’œuvre de l’artiste mais aussi une dizaine de pièces remarquables exposées pour la toute première fois, ainsi que des archives à la fois instructives et émouvantes. Elle raconte donc l’histoire d’un homme, celle de la peinture et également un peu l’épopée tragique d’un siècle ».
Geneviève Colonna d’Istria
Infos Pratiques : www. ledoyenne-brioude.fr
Du 5 juillet au 13 octobre 2024
Ouvert tous les jours sauf le lundi matin
Juillet – Août :
Lundi : 14h – 18h30
Du mardi au dimanche 10h – 18h30
Septembre – Octobre
Lundi : 14h – 18h
Du mardi au dimanche : 10h – 18h
Journées du Patrimoine 2024
Samedi 21 et dimanche 22 septembre 2024