Il s’est lui-même baptisé « sculpteur de verre et de lumière ». Laurent Beyne, artisan verrier au talent reconnu internationalement vient d’ouvrir à Vichy une toute nouvelle galerie. La troisième en Auvergne.
La vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Laurent Beyne le sait bien. Cet artisan verrier – diplômé de l’École d’architecture de Paris en 1986 – a d’abord longtemps travaillé en région parisienne avant de se laisser rattraper par ses origines auvergnates. « J’ai créé mon premier atelier « Deux Ailes » à Montreuil, en 1994. Le fil conducteur de mes créations a toujours été le verre, l’eau, la beauté, la lumière », résume cet iconoclaste. Mais en 2015, alors qu’il boucle le Salon du mobilier de Milan où il présente ses dernières créations, Laurent s’effondre. Burn out. « Je venais de présenter 300 pièces. À mes yeux c’était ma plus belle collection, mais personne n’en voulait. Je suis rentré à Paris très fatigué, abattu ». S’ensuivent une hospitalisation et surtout un nouveau chapitre de sa vie.
Le verrier des VIP
« Ma famille était originaire de Ruynes-en-Margeride dans le Cantal et ma femme de Saint-Flour dans le Cantal. On avait acheté une maison de campagne à retaper en 2010 à Brioude. J’ai un amour immodéré pour l’Auvergne ! ». Mûrit alors l’idée de quitter définitivement Paris pour installer son atelier à Brioude en 2019. Le sculpteur de verre renaît, retrouve l’inspiration. Luminaires, meubles en verre, objets design, sa production interpelle par son originalité et sa puissance créatrice.
Il sait séduire jusque chez les VIP, comme le chef étoilé Guy Savoy qui lui commande 2 000 photophores pour ses 50 ans de carrière. « On se connaît depuis plus de 20 ans. C’est devenu un ami ». Le carnet de commandes de Laurent Beyne compte bien d’autres noms célèbres : « J’ai travaillé pour le Club Med, Balenciaga, Shiseido, des rois, des ministres. Même Bernard Tapie pour qui j’ai réalisé le plus grand lustre de son dernier yacht ! ».
40 000 pièces dans 70 pays
Dans son atelier, l’artiste a produit 40 000 pièces vendues dans 70 pays. « C’est beaucoup et peu à la fois », relativise Laurent. En plus de son atelier « Deux ailes » à Brioude, l’artiste a ouvert depuis, deux autres galeries baptisées « La troisième aile » : une à Brioude et une de 120 m² à Saint-Flour. Une troisième vient de voir le jour dans le centre-ville de Vichy, passage Giboin. « Je suis convaincu que l’Auvergne connaîtra dans un avenir proche son âge d’or », prophétise celui qui prévoit aussi d’ouvrir une autre galerie à Cannes et à Genève dans les prochaines années.
Geneviève Colonna d’Istria