En vente depuis deux ans, le célèbre moulin Richard de Bas, à Ambert (Puy-de-Dôme), vient de changer de mains. Le nouveau propriétaire nourrit beaucoup d’ambition pour ce site emblématique d’Auvergne.
Qui dans la région n’a jamais entendu parler du moulin Richard de Bas ? Ce haut lieu historique et touristique, implanté à Ambert depuis 500 ans, fait partie des incontournables en Auvergne. Après avoir appartenu à la famille Péraudeau pendant 83 ans, sur trois générations, la vente de l’édifice en février a signé un nouveau chapitre dans l’histoire du bâtiment. Emmanuel Kerbourc’h a laissé la main à un autre Breton d’origine, Pascal Toupin, entrepreneur installé à Ambert dans les années 1980, tombé amoureux de la région.
« Tu veux l’acheter ? »
C’est désormais sa compagne, Patricia Bardot et sa fille, Emmanuelle, qui veilleront aux destinées de ce monument historique encore en fonction. « Pendant le Covid, notre entreprise (Prométal : N.D.L.R.), est restée à l’arrêt plusieurs semaines. C’est à ce moment-là que nous avons commencé à cogiter sur un projet plus familial. Nous avons appris que le moulin était à vendre. Pascal m’a dit : « Tu veux l’acheter ? ». « J’ai répondu : oui ! ». C’est comme ça que tout a commencé ! », sourit Patricia.
Deux ans plus tard, voici la famille prête à relever le défi. « Que les habitués se rassurent, le moulin ne va pas changer d’apparence. Dans un premier temps nous allons le mettre aux normes et en conformité avec un accès PMR (personne à mobilité réduite), puis ajouter rapidement une buvette et vendre des glaces à l’italienne aux beaux jours. Il va falloir développer l’aspect commercial et les réseaux sociaux pour conquérir de nouveaux visiteurs », décrypte Patricia Bardot.
100 000 visiteurs dans quelques années
L’an dernier, le moulin à papier a attiré quelque 18.000 personnes. « Nous espérons rapidement gagner 10.000 visiteurs par an pour atteindre les 80.000, voire 100.000, dans un avenir proche », espèrent les nouveaux propriétaires. « Les gens sont très attachés à ce lieu qui jouit d’un fort capital sympathie. Tous les scolaires sont venus un jour visiter le moulin. Beaucoup de couples font leurs photos de mariage ici. De nombreuses mamans ont des poèmes de leurs enfants écrits sur des feuilles de papier fabriquées au moulin… Nous souhaitons juste transmettre la tradition et la faire perdurer dans le temps ».
Geneviève Colonna d’Istria
Une page d’histoire
Le moulin Richard de Bas, lové le long du ruisseau du val de Laga, près d’Ambert, est le dernier « moulin à papier » d’Auvergne. Région qui fut l’une des toutes premières à produire du papier en France et ce dès le début du XIVe siècle. Aujourd’hui encore, le site est toujours en activité et produit quelque 200 feuilles de papier par jour, destinées aux éditeurs, artistes et autres amoureux de beaux papiers. C’est également le premier musée vivant de France classé Monument Historique depuis 1983 ainsi qu’Entreprise du Patrimoine Vivant depuis 2020.