Après avoir obtenu l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) en 2022, le Poulet du Bourbonnais a décroché, en novembre dernier, l’AOP (Appellation d’Origine Protégée) délivrée par l’Union Européenne. De quoi doper la filière de cette volaille à chair tendre. (crédit/Nathalie Dubost).
Depuis novembre dernier, le Poulet du Bourbonnais joue les stars. Officiellement reconnu par l’Europe en Appellation d’Origine Protégée, il a rejoint le cercle très fermé des volailles AOP puisque seules deux au monde bénéficient d’une telle reconnaissance. « C’est le résultat d’une longue aventure de plus de 28 ans pour laquelle la filière a de quoi être fière ! Aventure… le mot est même faible. On pourrait parler d’un périple tant le chemin a duré. Mais la récompense à la clé en valait la peine. Cette étape déterminante va nous permettre de développer la filière et de sauvegarder cette race ancienne menacée », se réjouit Sébastien Porte, président du Comité interprofessionnel du Poulet du Bourbonnais et éleveur.
Un cahier des charges exigeant
Pour décrocher ce label, le gallinacé doit répondre à un cahier des charges exigeant. Il doit être nourri avec une alimentation sans OGM, riche en céréales locales, dont 70% minimum provenant de la zone de production. Comme pratiqué traditionnellement quelques semaines avant l’abattage, l’alimentation est additionnée de poudre de lait pour apporter davantage de moelleux et de persillé à sa chair. Par ailleurs, sa zone de production est principalement concentrée sur le département de l’Allier. Les éleveurs doivent également mettre à disposition du Poulet du Bourbonnais des parcours arborés et constitués de prairies permanentes multi-espèces dès le 42e jour d’élevage. Enfin, ce poulet pas comme les autres doit connaître une croissance lente et être abattu à 101 jours minimum.
500 poulets chaque semaine
Aujourd’hui, 500 poulets sont mis en élevage chaque semaine, mais la filière a de l’ambition. Elle espère monter en capacité pour répondre à la demande, notamment grâce à l’obtention de ces deux labels. « Jusqu’à maintenant, c’est une filière restreinte avec seulement 8 éleveurs. Avec l’AOP, notre ambition est de faire découvrir ce beau produit d’excellence, de trouver de nouveaux débouchés et d’attirer de nouveaux éleveurs. Le tout en restant sur un produit simple, authentique et rustique », poursuit Sébastien Porte. D’ici 5 à 10 ans, 3 000 poulets par semaine pourraient être mis sur le marché et exportés dans le reste de l’Europe.
GCI
Le Poulet du Bourbonnais : toute une histoire !
L’histoire du Poulet du Bourbonnais remonte à la fin du XIXe siècle, au cœur du bocage bourbonnais. Ils permettaient de tirer des compléments de revenus importants. Ces poulets faisaient alors l’objet de beaucoup d’attention. Ils étaient logés dans de petites cabanes en bois avec plancher et s’égaillaient dans les prés arborés, nombreux autour des fermes. Les poulets étaient alors vendus sur le marché de Vichy, station thermale très en vogue à l’époque. Au fil des ans, ce mode d’élevage a perduré. Les éleveurs d’aujourd’hui ont à cœur de perpétuer le savoir-faire de ces hommes et femmes pour produire ce poulet d’exception.
Le poulet du Bourbonnais en chiffres
-8 éleveurs
-1 couvoir
-1 firme d’aliment
– 1 abattoir
-500 poulets mis en place en élevage chaque semaine