Depuis le 13 octobre, date de la publication des avis au Journal Officiel, les argiles du Velay sont homologuées par l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) (Photo : Geneviève Colonna d’Istria).
Les argiles du Velay jouent désormais dans la cour des grands. Après le marbre de Rhône-Alpes, le granit rose de Bretagne et la pierre de Bourgogne, les argiles du Velay ont été labelisés en octobre 2023 par l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) en même temps que les pierres du Midi. Si tout le monde connaît la lentille verte du Puy AOP, peu de gens savent que la Haute-Loire recèle un autre trésor dans ses entrailles : l’argile. « C’est l’argile verte la plus pure du marché. Elle ne contient ni quartz, ni sable », revendique Emmanuel Bernard, pdg de la société Argile du Velay qui exploite la principale carrière du département, à Saint-Paulien, près du Puy-en-Velay.
Lutter contre la contrefaçon
Depuis plusieurs mois, le chef d’entreprise aidé d’autres patrons de PME et d’élus locaux se battaient pour obtenir l’Indication Géographique Protégée (IGP). C’est désormais chose faite. Et c’est une première en France ! « L’indication géographique « argiles du Velay » reconnaît la qualité minérale du bassin du Velay et le savoir-faire de transformation de l’argile. Le secteur de la beauté et des cosmétiques étant un des plus touchés par la contrefaçon, c’est une démarche de qualité très importante », commente Pascal Faure, Directeur général de l’INPI.
La loi dite « consommation » a élargi les indications géographiques – auparavant réservées aux produits agricoles et viticoles – aux produits de l’artisanat et de l’industrie. Signe officiel de qualité et d’origine, l’indication géographique assure aux consommateurs l’origine et l’authenticité des produits qu’ils achètent. « Cette reconnaissance nous protège de la copie de notre ressource. Nous ne voulons pas qu’il nous arrive la même chose que pour le savon de Marseille produit à 70% en Bretagne ! », lance Emmanuel Bernard.
100 000 tonnes d’argile par an
Chaque année, 100.000 tonnes d’argile sont extraites des sols du Velay. Reconnue dans le monde entier, l’argile du Velay s’exporte dans 50 pays. Verte, rouge ou jaune, cette matière première aux multiples vertus est utilisée pour la litière pour animaux, les cosmétiques ou la nourriture animale où elle sert d’agrégat.
« L’indication géographique « argiles du Velay » couvre les produits issus de la transformation primaire (argile en poudre, granulée, brute, conditionnée ou en vrac) et les produits issus de la transformation secondaire (gélules, boue d’argile, pâte d’argile, masque à l’argile). Le procédé de transformation de l’argile doit être naturel et sans traitement chimique », rappelle l’INPI.
La zone géographique définie dans le cahier des charges se limite au département de la Haute-Loire (43), où doivent être réalisées toutes les opérations d’extraction et de transformation. Quatre PME sont concernées par cette homologation. Elles emploient 75 salariés pour un chiffre d’affaires d’environ 20 M€. Ce nouvel « or vert » en pleine expansion est plus que jamais un secteur d’avenir.
Geneviève Colonna d’Istria