Le groupe auvergnat Dies Irae, basé à Beaumont (Puy-de-Dôme), est devenu en quelques décennies un géant aux multiples facettes.
Tout commence il y a cinquante ans, lorsque le fondateur du groupe Dies Irae (NDLR : « jour de colère » en latin), Emmanuel David, fou de deux roues, décide de se lancer dans le business encore balbutiant en France des accessoires moto. Ce fils de quincaillier originaire de Brassac-les-Mines, crée alors Dafy Moto en janvier 1974. La société voit modestement le jour au fond d’une impasse, à Clermont-Ferrand. Elle est devenue un empire.
La marque devient au fil des ans une référence incontestée du secteur : casques, blousons, bottes ou chaussures… Aucun motard en France n’ignore Dafy ! L’enseigne compte aujourd’hui plus de 200 magasins sur le territoire (France et DOM-TOM), dont 162 franchises et 38 succursales. Fort de ses 200 M€ de chiffre d’affaires en 2023, Dafy Moto emploie 380 salariés et plus de 1 500 en comptant les franchises. Il ne se contente pas de fournir des accessoires, mais propose désormais une panoplie complète de services en lien avec les deux roues : du permis moto, à la vente d’équipements et d’engins, en passant par les assurances.
Un pilier de l’immobilier
Le fondateur aurait pu s’arrêter là. Mais Dafy n’est que le premier pilier historique du groupe Dies Irae qui se diversifie progressivement dans l’immobilier, via sa filiale Alpha Transac Immo. « L’idée était d’acheter les murs des magasins pour construire un patrimoine », résume le service communication. Les premières acquisitions se font dès 1995, avec des appartements résidentiels privés, situés exclusivement sur l’agglomération clermontoise. Immeubles, parking, bureaux, etc. Les lots se font de plus en plus nombreux et commencent, au fil des années, à former un véritable parc immobilier. Ce qui était au départ une stratégie patrimoniale traditionnelle évolue progressivement vers une activité à temps plein. Stéphanie Vallenet, aujourd’hui Directrice Générale, qui est à ce moment-là déjà dédiée au développement de la diversification depuis plusieurs années, perçoit la nécessité d’entièrement structurer le second pilier historique, devenue la filiale Alpha Services.
Elancia entre en piste
En 2002, Dies créé un troisième pôle d’activité très différent. « L’ADN du groupe est de partir d’une problématique interne, en l’occurrence le recrutement, pour en faire un business ». Plutôt que d’externaliser ce service, le groupe fait le choix de construire sa propre structure. « Le cabinet Alpha RH est ainsi devenu un cabinet d’externalisation de paie au rayonnement national. Avec une équipe d’une quinzaine de personnes, elle gère les paies et l’administration du personnel de plus de 300 entreprises », souligne la direction qui n’a pas encore dit son dernier mot puisque depuis 2017, Dies est devenu actionnaire majoritaire des salles de sport Elancia. Aujourd’hui dirigée par Thierry Vallenet, l’enseigne recense 53 salles en France et 37 000 adhérents !
« Notre dénominateur commun ? Maximiser la satisfaction de nos clients pour financer la croissance régulière d’activités diversifiées, mais complémentaires, assurant ainsi des conditions de travail harmonieuses, auprès d’un nombre croissant de collaborateurs, qui partagent l’esprit et le succès de leur entreprise », revendique Sébastien David, fils du fondateur et désormais Préside et garant de l’actionnariat du Groupe. En 2022, Dies affichait un chiffre d’affaires consolidé de 120 M€ pour 500 emplois directs. Cinquante ans après sa naissance, l’histoire du groupe Dies continue de s’écrire.
Geneviève Colonna d’Istria