Avec 1 milliard de sachets vendus l’an dernier et 42 millions de boîtes infusion-thé, Pagès, la maison française créée au Puy-en-Velay (Haute-Loire) en 1859 est devenu un grand du secteur (© Pagès).
Habituellement, les infusions sont faites pour endormir. Mais les chiffres de la marque Pagès ont plutôt tendance à réveiller. Un milliard de sachets vendus l’an dernier, 20 % de parts de marché en France en marque propre et distributeur, un sachet sur cinq vendu en GMS est issu de l’usine du Puy-en-Velay. Et pour finir, en 4 ans, le chiffre d’affaires est passé de 27 M€ à 41 M€ en 2024… Pas de doute, la marque Pagès a tout d’une grande.
Sous pavillon allemand
Créée au cœur de l’Auvergne, au Puy-en-Velay en 1859 par la famille Pagès, la maison est la plus ancienne marque d’infusion en France. « Notre présence dans le Velay n’a rien d’un hasard : notre région fait partie des principaux territoires historiques des plantes aromatiques et médicinales en France, véritable cité des plantes, même si aujourd’hui, il s’agit d’une production mondialisée », assure le directeur Thomas Auriau, Directeur Général depuis 2020.
À l’origine, Pagès était spécialisée dans les liqueurs grâce à sa distillerie familiale. À la sortie de la seconde Guerre mondiale, la structure s’élargit avec la création d’une herboristerie. Mais en 1984 le dernier descendant de la dynastie Pagès s’éteint sans héritier. La filière liqueur est vendue à Cointreau. Les plantes sont rachetées en 1989 par le groupe allemand Spethmann, devenu depuis unique propriétaire de l’usine où travaille une centaine de personnes.
Une nouvelle ligne de production à 4 M€
Pagès reste malgré ses résultats un « petit » face à des géants du secteur comme Lipton, Eléphant ou encore la Tisanerie, mais la marque auvergnate continue de tenir son rang. « On se bat avec des dizaines d’autres concurrents, mais nous avons à leur opposer le souci de la qualité et du savoir-faire », soutient Thomas Auriau qui a doublé son chiffre d’affaires en quatre ans. « Nous avons mis en place une filière infusions française bio notamment en nous approvisionnons auprès des producteurs de la Drôme. Ce qui n’existait pas. On est les seuls à le faire. Nous comptons désormais sept références de plantes issues de cette filière. Et nous allons relancer la production de Verveine de Haute-Loire ».
L’appétit de Pagès ne s’arrête pas là. Une dizaine de personnes supplémentaires devraient être embauchées en 2025 avec l’arrivée d’une nouvelle ligne de production. Un investissement de 4 M€. « Il existe encore des marges de progression, assure le directeur. 25 % à 30 % de nos infusions sont fabriquées avec des plantes françaises. L’objectif est que la moitié des infusions soient cultivées et produites en France avant 2030 ».
Geneviève Colonna d’Istria