Le saviez-vous ? Il existe quelque part, en Auvergne, une usine où l’on produit des peluches 100 % made in France (Photo et vidéo : Plushball).
Du ballon ovale à la peluche, il n’y a qu’un pas que Lionel Rinck, 50 ans, ancien rugbyman professionnel a franchi en 2009. Après une carrière bien remplie, de 1990 à 2003, passée entre les clubs de Béziers, le Racing, Bègles ou encore Bourgoin-Jallieu, l’ex-demi d’ouverture se reconvertit d’abord dans le coaching sportif à Vichy (Allier) avant d’avoir l’idée de créer Plushball, en 2009, sa propre entreprise. « J’avais déjà l’idée de créer une peluche réversible qui aurait la forme d’un ballon de foot et de rugby, se souvient Lionel Rinck. Mais au début, je m’occupais de tout. Comme beaucoup de chefs d’entreprise, je me suis senti seul au monde ! ».
Relocalisation industrielle
Mais l’entrepreneur en herbe sent qu’il tient une idée intéressante et s’acharne. « J’ai élargi le concept progressivement à des peluches pyjamas et des animaux ». Alors que son business commence à décoller, le Covid stoppe tout en 2020. « Tout s’est arrêté d’un coup ! C’était une période très difficile ». Mais un rebondissement inattendu va lui remettre rapidement le pied à l’étrier. « J’ai été sollicité pour candidater sur un projet de relocalisation industrielle dans le cadre de l’opération « Thiers territoire zéro chômeur », lancé par le gouvernement l’année suivante », raconte Lionel. « Jusque-là, je faisais fabriquer mes peluches en Asie avec toutes les difficultés que cela comporte : approvisionnement, traçabilité, bilan carbone… L’idée de produire en France me plaisait. Il a fallu remplir un dossier et prouver la viabilité de mon projet. Mon dossier a été validé par la préfecture fin 2021 ».
Le ballon de l’OM
Depuis, Plushball est devenue une Entreprise à but d’emploi (EBE) et fabrique dans une usine à Courpière (Puy-de-Dôme) ses produits 100% made in France. Ballons de rugby, licornes, ours, avions, dans différentes tailles… Un partenariat avec le club de foot de l’Olympique de Marseille (OM) est venu renforcer la réputation de la PME auvergnate qui fabrique pour le célèbre club phocéen la mascotte Marius en trois tailles (1 mètre, 50 cm, 20 cm).
Aujourd’hui, 35 personnes travaillent pour Plushball. L’an dernier quelque 15 000 unités sont sorties de l’usine auvergnate. La marque a également signé un contrat avec le groupe Lagardère pour produire des peluches vendues dans tous les Relais H de France. « On se bat sur un marché très concurrentiel où l’Asie écrase tout ! », analyse Lionel Rinck qui ne se décourage pas pour autant. D’autres projets sont déjà dans les cartons. « Je vais développer du marchandising avec les clubs de rugby du Top 14, comme le LOU et Pau. Mon passé de rugbyman devrait m’aider ».
Geneviève Colonna d’Istria