Gilles Grosmond, vétérinaire et apiculteur depuis 1974 (à gauche) et Yvon Darignac, président de Solu’Nature, constatent que depuis trois ans la surmortalité des abeilles est en chute libre (Photo : Geneviève Colonna d’Istria).
La société Solu’Nature, basée au biopôle de Saint-Beauzire, près de Clermont-Ferrand, aurait-elle trouvé la parade contre la surmortalité des abeilles domestiques ? Un espoir immense émerge chez les apiculteurs. Car depuis des années, c’est la même histoire. Les abeilles sont victimes de surmortalité. Un vrai fléau ! Entre 30 et 80% des colonies peuvent mourir en hiver, affectant la production de miel en France et la biodiversité. D’après les experts apicoles de l’Organisation des nations unies, un tiers de la production alimentaire mondiale dépend des abeilles. Les enjeux sont donc colossaux. Face à ce constat plutôt sombre, la société de biotech Solu’Nature, créée en 2017 dans le Puy-de-Dôme, pense avoir trouvé la parade.
Ses équipes ont mis au point un test PCR -sur le même principe que celui du Covid – permettant d’identifier les fameux virus à l’origine de la surmortalité des colonies. Il en existe une trentaine à l’échelle de l’Europe. L’entreprise auvergnate propose ensuite aux apiculteurs un cocktail à base d’oligoéléments et d’huiles essentielles pour doper l’immunité de l’insecte. Plus besoin de traitement phytosanitaire ou antibiotique. La cure est 100% naturelle.
0% de perte depuis 3 ans
« Les abeilles traitées stockent leurs défenses immunitaires et les transmettent même aux générations suivantes. Nous avons commencé nos essais sur un rucher-test il y a plusieurs années. Depuis, nous constatons 0% de perte », se réjouit Yvon Darignac, président de Solu’Nature qui travaille avec une cinquantaine d’apiculteurs de la région. Parmi eux, Gilles Grosmond, vétérinaire clinicien et apiculteur depuis 1974. « Je teste depuis trois ans sur mes ruches. Désormais, on sait avec certitude que le diagnostic et le traitement fonctionnent » s’enthousiasme ce spécialiste auvergnat.
Dès lors, un véritable espoir est en train d’émerger au sein de la filière. La prochaine étape serait de parvenir à étendre cette innovation depuis les ruches domestiques – environ 3% de la population des abeilles en France – vers les abeilles sauvages au rôle si essentiel.
Geneviève Colonna d’Istria