Le 33e sommet de l’élevage qui se tenait du 1er au 4 octobre, à Cournon-d’Auvergne, vient de refermer ses portes sur un nouveau succès. Interview de Fabrice Berthon, directeur général et fondateur de l’événement, qui surfe sur le succès depuis plus de trente ans.
NewsAuvergne : Est-ce que les objectifs que vous vous étiez fixés ont été atteints ?
Fabrice Berthon : Nous nous étions fixé l’objectif de 120 000 visiteurs. Il est atteint. L’an dernier il était de 115 000. C’est donc un nouveau record d’affluence pour le Sommet de l’élevage.
Comment vous expliquez le succès de cette manifestation ?
FB : C’est un travail de trente ans. Tout ne s’est pas fait du jour au lendemain. En trente ans, le sommet a multiplié sa surface par trente ! Chaque année, nous avons progressé pour atteindre ce résultat aujourd’hui. Clermont-Ferrand est devenu la capitale du Massif central, la plus vaste région de l’élevage en Europe. Il était évident que cet évènement avait déjà de bons atouts pour que le succès soit au rendez-vous. Rajoutons le talent des organisateurs pour attirer les éleveurs. Nous l’avons fait à travers les concours d’animaux, des présentations de races, une exposition de matériels d’élevage exceptionnels. 1 700 exposants, c’est le plus gros salon européen. Nous avons enrichi cette offre chaque année pour arriver à cette notoriété aujourd’hui.
Du point de vue économique, quel est le bilan ?
FB : Tous les exposants ne nous donnent pas leur chiffre d’affaires réalisé pendant le sommet, mais d’après nos enquêtes, nous savons qu’il y a plus de 100 000 transactions qui s’opèrent au cours du sommet de l’élevage. Les contacts commerciaux représentent plusieurs centaines de millions d’euros qui vont se réaliser tout au long de l’année. Pour certaines entreprises, le sommet représente plus de 30 à 40 % de leur chiffre d’affaires. C’est avant tout un rendez-vous économique où l’on vient faire des affaires. Même si nous savons aussi faire la fête et avoir des temps de convivialités. Une fois la journée terminée, on se détend. Cette année encore nous avons organisé la soirée des jeunes agriculteurs au Zénith, où il y a eu plus de 5 000 personnes. Le Sommet était la plus grosse boite de nuit de France !
Il va falloir songer à s’agrandir à nouveau. Après la première extension de la Grande Halle d’Auvergne il y a trois ans, quels sont les projets ?
FB : Concernant l’extension pour les parkings ou le projet de construction d’une troisième halle, les sujets ont été abordés avec la Région et l’ensemble des collectivités concernées comme Clermont-Communauté et la mairie de Cournon. Des solutions ont été esquissées et même un peu plus. Qu’il s’agisse du nouveau président de Région, Fabrice Pannekoucke ou l’ancien, Laurent Wauquiez, ils nous tous les deux confirmés qu’ils étaient d’accord pour construire une troisième halle. Sur les modalités, c’est plus incertain. Nous, on aimerait l’avoir pour 2026. Mais nous allons travailler dès la semaine prochaine pour mettre le chantier en œuvre. Si on l’a en 2027 ou 2028, on prendra quand même !
Quelles sont les perspectives pour l’édition 2025 ?
FB : Tout se présente bien. On peut s’attendre à ce que la quasi-totalité des exposants désire revenir. Au niveau des animaux, la Race charollaise sera à l’honneur. Pour l’instant le pays à l’honneur, n’est pas encore arrêté. L’édition 2025 se tiendra les 7,8,9 et 10 octobre 2025.
Propos recueillis par Geneviève Colonna d’Istria
Élevage : la Région annonce une enveloppe de 40 M€
Au cours du Sommet, le nouveau président de Région, Fabrice Pannekoucke, a annoncé la création d’un « fonds régional de garantie pour l’agriculture » permettant de financer des projets d’installation, d « accompagnement face au changement climatique », ou encore le « soutien face à l’impact d’un aléa climatique ou sanitaire ». Ce dispositif pourra garantir un besoin en fonds de roulement ou des projets d’investissement. Il est doté d’une enveloppe de 40 M€, ce qui correspondra à « un portefeuille de prêts global qui pourra s’élever jusqu’à 370 M€ », affirme l’exécutif régional.
En cas d’acceptation du dossier par les banques partenaires, les emprunteurs pourront bénéficier d’un « taux préférentiel » et de « conditions allégées » pour leur prêt. La garantie couvre « 80 % du prêt », et la durée des emprunts doit se situer entre 12 mois et 10 ans. Le dispositif s’adresse aux agriculteurs (y compris en société et personnes morales), aux fermes expérimentales ou d’enseignement agricole, aux sociétés « exerçant une activité de stockage conditionnement, transformation de produits agricoles », ainsi qu’aux « opérateurs forestiers ».